L’image fige de moments magiques, l’ombre et lumière dans mon travail, ne font que se compléter et composent les reflets dans l’espace comme des axes géométriques. L’instant superpose à l’image comme un pinceau quand il traverse le tableau d’un peintre avec de la peinture fluide. Il existe dans son empreinte une douceur digne du pas d’une danseuse très habile et légère. Paradoxe de l’image, puisque on y voit en même temps, une intensité cachée, sublimée par l’absence de personnages.
En effet, ces photographies portent en elles, la trace indélébile des hommes. Mais il faut deviner leurs actions. La douceur de l’ombre cache de la lumière autant qu’il la révèle. Mes photographies contrastent avec les photos des expérimentations de Nikola Tesla. Je pense aux instants magiques qu’il a vécu quand il a donné à voir : ces fasceaux lumineux dans l’espace et au contraste qu’ils provoquent, des tonalités enveloppées par la force de la lumière ! Elles me font penser par l’intermède de ces instants, à la science qui prouve par l’image quand celle-ci témoigne et rend éternel un moment précis.
Chez moi, l’ombre et lumière se communiquent en douceur ; comme un seul élément. Dans mes photos, je ne fais que saisir des instants très fugaces. Je les encadre et je les donne un nom, comme il se doit, ou pas, je ne souhaite rien prouver mais ouvrir le champ à l’imaginaire car les traces portent en elles des énigmes des actes commis par les êtres humains. Tout communique en silence dans cet espace-temps déterminé par le déclencheur de mon appareil photo.
Les photographies portent en elles un mystère, que ce soient les photos témoignages ou celles dont on a du mal à attribuer un statut. Les photos sont de registres que nous fascinent, qu’elles nous plaisent ou non. Au premier regard, soit elles nous absorbent, soit elles nous dégoutent, mais elles nous laissent rarement indifférents.